L'histoire de la W.A.H.F. commence en 1990 avec Lina, petite Teckel à poil dur, devenue paralysée de l'arrière-train à l'âge de trois
ans suite à une hernie discale. Hormis son handicap, Lina - hélas aujourd'hui décédée - était une petite chienne dynamique, en pleine santé et respirant la joie de vivre.
" Nous nous sommes dit qu'à un problème
mécanique il devait y avoir une solution mécanique", explique Michèle Mommer, propriétaire de Lina.
Ne trouvant aucune réponse adaptée en Belgique, la solution est découverte aux Etats-Unis : là bas, un couple s'occupait depuis plus de 20 ans d'appareiller des animaux paralysés !
A force de donner des explications sur l'appareillage de leur petite chienne, ses maîtres décidèrent de partager leur expérience avec ceux qui
rencontraient des problèmes similaires.
Mais, comment rendre les appareillages accessibles à la plupart des maîtres d'animaux handicapés ?
Impossible également, à cette époque, d'importer des prothèses des Etats-Unis car le dollar était très fort et les frais de port très élevés, à tel point que les prix devenaient vite
exorbitants.
"Nous avons alors eu l'idée de former un groupe d'entraide et avons constaté que les demandes affluaient, poursuit Michèle Mommer. D'abord organisé de manière informelle, le groupe s'est ensuite structuré en une a.s.b.l. baptisée W.A.H.F. (World Animal Handicap Foundation)."
Avec le soutien de vétérinaires, de kinésithérapeutes et d'artisans prothésistes, la W.A.H.F. a appareillé quelques 250 animaux - des chiens pour la plupart mais aussi quelques chats.
D'autres, aidés par des diagnostrics plus précoces et la convergence de diverses techniques rééducatives, purent heureusement conserver ou récupérer l'autonomie du mouvement. Dans les cas plus
dramatiques où la dignité et la qualité de vie de l'animal s'altèrent de façon irréversible, nous assistons ses propriétaires dans les moments délicats et douloureux de la décision et de la
séparation pour préserver la sérénité du deuil.
Cette action se poursuit encore actuellement mais toutes ces techniques ainsi que les thérapies de réhabilitation de la motricité (kiné, acupuncture, hydrothérapie, etc.) sont aujourd'hui dans le
domaine public et notre intervention se borne souvent à orienter et à conseiller.
Peu à peu, nous avons réalisé que les animaux physiquement handicapés qui se présentent à notre consultation sont souvent privilégiés par l'amour de leurs maîtres, et que leur
invalidité leur apporte paradoxalement un surcroît d'affection et de protection, ressenti comme un renforcement positif.
Face à eux, la misère de ceux qui sont rejetés et abandonnés par des propriétaires indignes ou incompétents, paraît beaucoup plus criante. C'est donc tout naturellement, quasiment sans nous en
rendre compte, que nous avons "glissé" vers le secours aux déshérités de la vie, qu'ils soient ou non physiquement diminués, car l'évidence nous est apparue sans équivoque :
LA SEULE VRAIE SOUFFRANCE d'UN ANIMAL ET LE PLUS PENIBLE DES HANDICAPS SONT CEUX QUI RESULTENT DE L'ABANDON.
C'est ainsi que nous avons développé nos actions d'hébergement, de reconditonnement physique et comportemental et de replacement d'animaux orphelins, rejoignant ainsi - avec nos petits refuges
bruxellois - l'immense effort collectif fourni par les asiles de protection animale. Notre vocation s'est plus particulièrement axée sur les problèmes particuliers de l'ANIMAL EN
VILLE (voir notre éditorial de juin 2008). C'est pourquoi nous provilégions - malgré toutes les difficultés rencontrées - les implantations urbaines.
Parallèlement, nous restons, bien sûr, engagés dans le combat militant pour la reconnaissance des droits de l'animal et le respect de sa
condition, de sa sensibilité et des ses besoins éthologiques. Dans ce cadre, nous apportons notre soutien et participons, dans la mesure de nos possibiltés, à toutes les
actions pertinentes qui sont menées dans ce domaine.